Le bilan ne cesse de s’alourdir dans la bande de Gaza, les violences redoublent. Comment faire pour en sortir?
HUBERT VÉDRINE. Tout cela ne s’arrêtera que lorsque Tsahal, l’armée israélienne, pensera avoir atteint ses objectifs.
Israël-Gaza : 560 Palestiniens tués en deux semaines Israël-Gaza : 560 Palestiniens tués en deux semaines C’est-à-dire la destruction des tunnels et des arsenaux du Hamas. Ou alors si la pression internationale devient insoutenable. Pour l’instant, on voit bien que ce n’est pas le cas. Bien sûr, un gouvernement a le devoir d’assurer la sécurité de ses citoyens. Mais il a aussi celui de traiter les causes profondes de l’insécurité.
Tous les deux ans, environ on a l’impression de revivre les mêmes affrontements entre Israël et le Hamas…
Oui. Cela renvoie au conflit israélo-palestinien dans son ensemble, à la question palestinienne non traitée depuis des décennies, à la colonisation qui avance inexorablement. Pour que ce cycle infernal cesse, il faudrait s’attaquer aux problèmes de fond. Cela supposerait un engagement résolu des Etats-Unis, ce qui n’est pas le cas actuellement. Peut-être aussi une réforme du système électoral israélien. Il faudrait bâtir des coalitions au sein desquelles le parti arrivé en tête — quel qu’il soit —, au lieu de composer avec des nationalistes religieux, s’appuierait sur le camp de la paix, virtuellement majoritaire dans le pays mais pas organisé. Cela permettrait de contourner le lobby des colons et d’avancer. Evidemment, c’est une conjonction difficile à obtenir. En somme, il faudrait un nouveau Yitzhak Rabin (NDLR ancien Premier ministre israélien, Prix Nobel de la paix et signataire des accords d’Oslo).
La solution des deux Etats est-elle viable selon vous?
Oui. Evidemment, une fois créé, l’Etat Palestinien sera chaotique au début. Il faudra l’accompagner. C’est là où la «communauté» internationale pourra jouer un rôle. Mais, si cette solution n’aboutit pas, le problème ressurgira périodiquement. Et aucune offensive militaire israélienne ne le résoudra durablement.
Les Etats-Unis ont-ils encore les moyens d’exercer une pression sur Israël?
Malheureusement, le gouvernement israélien a plus de pouvoir sur les Etats-Unis — via son influence au Congrès — que les Etats-Unis n’en ont sur Israël. C’est visible depuis longtemps. C’est désolant, car, comme le rappelle régulièrement Elie Barnavi, ancien ambassadeur d’Israël à Paris, Israéliens et Palestiniens sont incapables de trouver une solution au conflit si elle n’est pas imposée de l’extérieur.
Doit-on craindre d’autres débordements en France?
C’est malheureusement possible, tant que la situation restera inchangée. Et, même s’il y avait une perspective de création d’un Etat palestinien, il faudrait un certain temps pour que les modérés de chaque communauté reprennent le contrôle de leurs extrémistes. Ce qui concerne en priorité les musulmans de France mais pas seulement eux. Il faudra du temps pour que les uns et les autres reprennent confiance en une politique française réengagée.
Le bilan ne cesse de s’alourdir dans la bande de Gaza, les violences redoublent. Comment faire pour en sortir?
HUBERT VÉDRINE. Tout cela ne s’arrêtera que lorsque Tsahal, l’armée israélienne, pensera avoir atteint ses objectifs.
Israël-Gaza : 560 Palestiniens tués en deux semaines Israël-Gaza : 560 Palestiniens tués en deux semaines C’est-à-dire la destruction des tunnels et des arsenaux du Hamas. Ou alors si la pression internationale devient insoutenable. Pour l’instant, on voit bien que ce n’est pas le cas. Bien sûr, un gouvernement a le devoir d’assurer la sécurité de ses citoyens. Mais il a aussi celui de traiter les causes profondes de l’insécurité.
Tous les deux ans, environ on a l’impression de revivre les mêmes affrontements entre Israël et le Hamas…
Oui. Cela renvoie au conflit israélo-palestinien dans son ensemble, à la question palestinienne non traitée depuis des décennies, à la colonisation qui avance inexorablement. Pour que ce cycle infernal cesse, il faudrait s’attaquer aux problèmes de fond. Cela supposerait un engagement résolu des Etats-Unis, ce qui n’est pas le cas actuellement. Peut-être aussi une réforme du système électoral israélien. Il faudrait bâtir des coalitions au sein desquelles le parti arrivé en tête — quel qu’il soit —, au lieu de composer avec des nationalistes religieux, s’appuierait sur le camp de la paix, virtuellement majoritaire dans le pays mais pas organisé. Cela permettrait de contourner le lobby des colons et d’avancer. Evidemment, c’est une conjonction difficile à obtenir. En somme, il faudrait un nouveau Yitzhak Rabin (NDLR ancien Premier ministre israélien, Prix Nobel de la paix et signataire des accords d’Oslo).
La solution des deux Etats est-elle viable selon vous?
Oui. Evidemment, une fois créé, l’Etat Palestinien sera chaotique au début. Il faudra l’accompagner. C’est là où la «communauté» internationale pourra jouer un rôle. Mais, si cette solution n’aboutit pas, le problème ressurgira périodiquement. Et aucune offensive militaire israélienne ne le résoudra durablement.
Les Etats-Unis ont-ils encore les moyens d’exercer une pression sur Israël?
Malheureusement, le gouvernement israélien a plus de pouvoir sur les Etats-Unis — via son influence au Congrès — que les Etats-Unis n’en ont sur Israël. C’est visible depuis longtemps. C’est désolant, car, comme le rappelle régulièrement Elie Barnavi, ancien ambassadeur d’Israël à Paris, Israéliens et Palestiniens sont incapables de trouver une solution au conflit si elle n’est pas imposée de l’extérieur.
Doit-on craindre d’autres débordements en France?
C’est malheureusement possible, tant que la situation restera inchangée. Et, même s’il y avait une perspective de création d’un Etat palestinien, il faudrait un certain temps pour que les modérés de chaque communauté reprennent le contrôle de leurs extrémistes. Ce qui concerne en priorité les musulmans de France mais pas seulement eux. Il faudra du temps pour que les uns et les autres reprennent confiance en une politique française réengagée.