Ecoloptimistes

Et si l’écologie, redécouverte, était une idée neuve? Et non plus une inquiétante épée de Damoclès, une perspective cauchemardesque à laquelle on préfère ne pas penser où que l’on espère contourner en mangeant bio de temps en temps, un pensum (incarné par des décroissants scrogneugneux), une inépuisable source de réglementation tatillonnes et d’interdictions.
Si elle était en fait, pour demain et après-demain, une abondante source de croissance, une philosophie de la Vie sur la Planète, un lien même, un jour, entre tous ses habitants, un journaliste français, un pécheur japonais, un médecin péruvien, un ingénieur éthiopien, un paysan malien, etc…
Lien plus puissant encore que nos Valeurs Universelles, ou la mondialisation «heureuse» (qui ne l’a pas été pour tous).

C’est possible, mais à plusieurs conditions. D’abord libérer l’écologie du sectarisme de l’écologie politique (surtout vivace en France) qui lui a aliéné les populations, du fait d’un jargon décourageant, d’une exploitation permanente des peurs (nucléaire, OGM, gaz de schiste, etc…) sans que soient proposées des solutions de remplacement viables, d’une approche dénonciatrice.
A condition ensuite d’intégrer tout ce qu’implique, pour être efficace, les engagements pris à la COP 21 mais en élargissant cette prise de conscience prometteuse et ce début de mobilisation à la nécessité d’enrayer l’effondrement de la biodiversité, (c’est lié) de réduire massivement les pollutions, les nuisances, et l’effarante production de déchets, de stopper partout l’artificialisation des sols, de préserver les océans et, bien sûr, de calmer la démographie là où elle galope encore…

Mais n’est-ce pas se lancer des travaux d’Hercule sans Hercule, et perdus d’avance? Non, troisième condition, si l’on raisonne en termes d’écologisation et donc dans la durée. Pas pour reporter à plus tard, mais réussir à surmonter les contradictions. Écologisation de l’agriculture, de l’industrie, de la chimie, de l’énergie, des transports, de la construction, etc…Comment? Grâce aux nouvelles demandes de consommateurs de plus en plus exigeant à beaucoup d’innovations, de découvertes, d’un peu d’incitations fiscales et réglementaires grâce à la métamorphose déjà engagée par de très nombreuses entreprises qui veulent devenir «écologiquement» compétitives, grâce à l’instinct des milieux financiers, à un meilleur calcul économiques des atteintes au patrimoine naturel: Ce sera un nouveau cycle de croissance mais le mot n’a plus le même contenu, et l’opinion suivra.
Bien sûr cela prendra du temps alors qu’il y «urgence» écologique. On disait à Lyautey: «Cet arbre mettra 50 ans à atteindre sa maturité». Lui : «Raison de plus pour le planter dès aujourd’hui»! Écologiques, avec optimisme.

Ecoloptimistes

Hubert Vedrine

Ecoloptimistes

Et si l’écologie, redécouverte, était une idée neuve? Et non plus une inquiétante épée de Damoclès, une perspective cauchemardesque à laquelle on préfère ne pas penser où que l’on espère contourner en mangeant bio de temps en temps, un pensum (incarné par des décroissants scrogneugneux), une inépuisable source de réglementation tatillonnes et d’interdictions.
Si elle était en fait, pour demain et après-demain, une abondante source de croissance, une philosophie de la Vie sur la Planète, un lien même, un jour, entre tous ses habitants, un journaliste français, un pécheur japonais, un médecin péruvien, un ingénieur éthiopien, un paysan malien, etc…
Lien plus puissant encore que nos Valeurs Universelles, ou la mondialisation «heureuse» (qui ne l’a pas été pour tous).

C’est possible, mais à plusieurs conditions. D’abord libérer l’écologie du sectarisme de l’écologie politique (surtout vivace en France) qui lui a aliéné les populations, du fait d’un jargon décourageant, d’une exploitation permanente des peurs (nucléaire, OGM, gaz de schiste, etc…) sans que soient proposées des solutions de remplacement viables, d’une approche dénonciatrice.
A condition ensuite d’intégrer tout ce qu’implique, pour être efficace, les engagements pris à la COP 21 mais en élargissant cette prise de conscience prometteuse et ce début de mobilisation à la nécessité d’enrayer l’effondrement de la biodiversité, (c’est lié) de réduire massivement les pollutions, les nuisances, et l’effarante production de déchets, de stopper partout l’artificialisation des sols, de préserver les océans et, bien sûr, de calmer la démographie là où elle galope encore…

Mais n’est-ce pas se lancer des travaux d’Hercule sans Hercule, et perdus d’avance? Non, troisième condition, si l’on raisonne en termes d’écologisation et donc dans la durée. Pas pour reporter à plus tard, mais réussir à surmonter les contradictions. Écologisation de l’agriculture, de l’industrie, de la chimie, de l’énergie, des transports, de la construction, etc…Comment? Grâce aux nouvelles demandes de consommateurs de plus en plus exigeant à beaucoup d’innovations, de découvertes, d’un peu d’incitations fiscales et réglementaires grâce à la métamorphose déjà engagée par de très nombreuses entreprises qui veulent devenir «écologiquement» compétitives, grâce à l’instinct des milieux financiers, à un meilleur calcul économiques des atteintes au patrimoine naturel: Ce sera un nouveau cycle de croissance mais le mot n’a plus le même contenu, et l’opinion suivra.
Bien sûr cela prendra du temps alors qu’il y «urgence» écologique. On disait à Lyautey: «Cet arbre mettra 50 ans à atteindre sa maturité». Lui : «Raison de plus pour le planter dès aujourd’hui»! Écologiques, avec optimisme.

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21/07/2016