Propos de printemps

La politique de l’audiovisuel entre 1981 et 1995 forme le thème principal de ce numéro. La lettre de l’Institut a recueilli des contributions d’universitaires, d’experts, de responsables politiques ou professionnels, de témoins de ce qui fut l’éclosion d’une liberté. Nous jetons ici sur cette période et cette question un regard fidèle et lucide, attentif à éviter les simplifications et les jugements péremptoires mais à restituer inlassablement les grands moments et les progrès majeurs de ces quatorze années.

Cette lettre paraît au lendemain d’élections régionales et cantonales, qui ont vu la gauche socialiste renouer avec le succès. Il faut remonter aux années 1970 (1er tour des élections législatives de 1978 et cantonales de 1979) pour retrouver ce phénomène majoritaire. Il reste à la gauche de redevenir avec un bon projet la force irrésistible d’alternance qu’elle sut être. Elle le peut, si elle accomplit un effort de renouvellement, et si elle sait métamorphoser à nouveau une part de son identité.

Dans le monde, les sujets d’inquiétude et même d’angoisse ne manquent pas. Le terrorisme islamique menace partout y compris, donc, en Europe; En Irak la coalition ne cesse de faire les frais d’une politique américaine fausse à la base qui ne résout rien et aggrave tout. Chacun retient son souffle, tant est cruciale la période qui s’ouvre, marquée par les menaces de guerre civile en Irak mais surtout par les élections présidentielles américaines en novembre 2004. Les Américains sauront-ils alors maîtriser leur puissance?

En Europe, l’éclaircie venue d’Espagne sera sans résultat, si le relais n’est pas pris. Le prochain conseil européen en juin, doit en principe après d’ultimes négociations adopter le projet de Traité Constitutionnel, après des élections au Parlement de Strasbourg incertaines. La perspective imminente de l’Europe à 25 attend toujours qu’une vision cohérente, sinon commune, vienne en dessiner les traits? Les arguments pro européens classiques, devenus routiniers, ne suffiront pas pour que les Européens aient le courage d’assumer leur puissance potentielle.

La lettre de l’Institut apportera sa part à ces réflexions qui agitent tous les lieux de recherches et de débats sur les questions européennes, en consacrant des numéros prochains, aux progrès de l’union européenne de 1981 à 1995, au couple franco-allemand et à François Mitterrand et l’Italie.

Propos de printemps

Hubert Vedrine

Propos de printemps

La politique de l’audiovisuel entre 1981 et 1995 forme le thème principal de ce numéro. La lettre de l’Institut a recueilli des contributions d’universitaires, d’experts, de responsables politiques ou professionnels, de témoins de ce qui fut l’éclosion d’une liberté. Nous jetons ici sur cette période et cette question un regard fidèle et lucide, attentif à éviter les simplifications et les jugements péremptoires mais à restituer inlassablement les grands moments et les progrès majeurs de ces quatorze années.

Cette lettre paraît au lendemain d’élections régionales et cantonales, qui ont vu la gauche socialiste renouer avec le succès. Il faut remonter aux années 1970 (1er tour des élections législatives de 1978 et cantonales de 1979) pour retrouver ce phénomène majoritaire. Il reste à la gauche de redevenir avec un bon projet la force irrésistible d’alternance qu’elle sut être. Elle le peut, si elle accomplit un effort de renouvellement, et si elle sait métamorphoser à nouveau une part de son identité.

Dans le monde, les sujets d’inquiétude et même d’angoisse ne manquent pas. Le terrorisme islamique menace partout y compris, donc, en Europe; En Irak la coalition ne cesse de faire les frais d’une politique américaine fausse à la base qui ne résout rien et aggrave tout. Chacun retient son souffle, tant est cruciale la période qui s’ouvre, marquée par les menaces de guerre civile en Irak mais surtout par les élections présidentielles américaines en novembre 2004. Les Américains sauront-ils alors maîtriser leur puissance?

En Europe, l’éclaircie venue d’Espagne sera sans résultat, si le relais n’est pas pris. Le prochain conseil européen en juin, doit en principe après d’ultimes négociations adopter le projet de Traité Constitutionnel, après des élections au Parlement de Strasbourg incertaines. La perspective imminente de l’Europe à 25 attend toujours qu’une vision cohérente, sinon commune, vienne en dessiner les traits? Les arguments pro européens classiques, devenus routiniers, ne suffiront pas pour que les Européens aient le courage d’assumer leur puissance potentielle.

La lettre de l’Institut apportera sa part à ces réflexions qui agitent tous les lieux de recherches et de débats sur les questions européennes, en consacrant des numéros prochains, aux progrès de l’union européenne de 1981 à 1995, au couple franco-allemand et à François Mitterrand et l’Italie.

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01/04/2004