Jérusalem : et dans cinquante ans?

Il est impossible de prévoir quoi que ce soit dans le domaine politique à 50 ans de distance! On peut seulement essayer, avec prudence, d’esquisser des hypothèses … En ce qui concerne Jérusalem je vis pour simplifier (et sans traiter la question Tel Aviv/Jérusalem; laïques/religieux), trois hypothèses principales: le statu-quo, la dégradation, l’accord de paix.

Dans la première, où il n’y a toujours pas d’État palestinien, rien ne change vraiment par rapport à la situation actuelle, sauf que le grignotage des quartiers arabes se poursuit.La cohabitation quotidienne des populations juives, musulmanes et chrétiennes se dégrade, sans affrontement direct, mais dans la tension et le ressentiment.

Dans la seconde, l’aggravation de la situation en Israël et dans les territoires palestiniens, ou, plus largement, au Proche-Orient, faute de solution politique, fait de Jérusalem un foyer d’affrontements croissants où la cohabitation finit par devenir impossible entre extrémistes religieux de tous bords.

Un accord est trouvé. Jérusalem devient la double capitale d’Israël et de l’État palestinien (Jérusalem-est dans la version favorable aux Palestiniens, sinon les faubourgs-est de Jérusalem). L’idée du plan initial de l’ONU d’un corpus separatum n’a aucune chance d’être mise en œuvre pour l’ensemble de la ville, sauf peut-être pour les trois lieux saints de la ville, et encore… . Jérusalem double capitale devient le symbole de la paix politique au Proche-Orient et de la coexistence féconde entre les trois religions et la région, ce qui est en principe l’objectif de la «Communauté internationale». Ce n’est pas possible que si un premier ministre israélien, et un président américain, déterminés conjuguent leurs efforts pour surmonter les obstacles internes et externes, que les Palestiniens sont, ensemble, à la hauteur de ce rendez-vous historique et que le monde entier aide à construire cette paix. Ce n’est pas impossible.

Mentionnons aussi l’extraordinaire optimisme historique de Théo Klein pour qui, solution politique ou pas, l’histoire de la ville sera plus forte que ses habitants, et une compréhension mutuelle dans cette ville redevenue «paisible» finira par s’imposer à eux.

Jérusalem : et dans cinquante ans?

Hubert Vedrine

Jérusalem : et dans cinquante ans?

Il est impossible de prévoir quoi que ce soit dans le domaine politique à 50 ans de distance! On peut seulement essayer, avec prudence, d’esquisser des hypothèses … En ce qui concerne Jérusalem je vis pour simplifier (et sans traiter la question Tel Aviv/Jérusalem; laïques/religieux), trois hypothèses principales: le statu-quo, la dégradation, l’accord de paix.

Dans la première, où il n’y a toujours pas d’État palestinien, rien ne change vraiment par rapport à la situation actuelle, sauf que le grignotage des quartiers arabes se poursuit.La cohabitation quotidienne des populations juives, musulmanes et chrétiennes se dégrade, sans affrontement direct, mais dans la tension et le ressentiment.

Dans la seconde, l’aggravation de la situation en Israël et dans les territoires palestiniens, ou, plus largement, au Proche-Orient, faute de solution politique, fait de Jérusalem un foyer d’affrontements croissants où la cohabitation finit par devenir impossible entre extrémistes religieux de tous bords.

Un accord est trouvé. Jérusalem devient la double capitale d’Israël et de l’État palestinien (Jérusalem-est dans la version favorable aux Palestiniens, sinon les faubourgs-est de Jérusalem). L’idée du plan initial de l’ONU d’un corpus separatum n’a aucune chance d’être mise en œuvre pour l’ensemble de la ville, sauf peut-être pour les trois lieux saints de la ville, et encore… . Jérusalem double capitale devient le symbole de la paix politique au Proche-Orient et de la coexistence féconde entre les trois religions et la région, ce qui est en principe l’objectif de la «Communauté internationale». Ce n’est pas possible que si un premier ministre israélien, et un président américain, déterminés conjuguent leurs efforts pour surmonter les obstacles internes et externes, que les Palestiniens sont, ensemble, à la hauteur de ce rendez-vous historique et que le monde entier aide à construire cette paix. Ce n’est pas impossible.

Mentionnons aussi l’extraordinaire optimisme historique de Théo Klein pour qui, solution politique ou pas, l’histoire de la ville sera plus forte que ses habitants, et une compréhension mutuelle dans cette ville redevenue «paisible» finira par s’imposer à eux.

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03/07/2012